Selon le cartulaire de Redon, en 854 l'église de Guérande abrite des reliques de Saint-Aubin. L'église est de nouveau citée plusieurs fois dans des actes du troisième quart du IXe siècle. Les observations archéologiques de 1865, 1876 et 1899 posent question. Les bases de pilier ou chapiteaux remployés en fondation (observation au XIXe siècle) ainsi qu'un bloc décoré retrouvé en fondation d'un contrefort du chevet (fouille de 2006) traduisent selon Christophe Devals, l'existence d'un édifice vers le Xe siècle. Toujours selon le même auteur, cet édifice couvrirait en longueur la superficie du chœur et du chevet actuel et la largeur du chœur et du transept nord (au moins). Le sarcophage trapézoïdal en bâtière actuellement déposé dans la chapelle basse semble attester d'inhumations dans le chœur dès l'époque mérovingienne (VIe - début VIIIe siècles). Au milieu du XIe siècle, l'abbé Gautier (1036-1055), de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, fait rédiger par un de ses moines une « vita » complète de saint Aubin ; c'est ce texte qui signale une magnifique basilique à Guérande. Il faut ensuite attendre les années 1114-1139 pour rencontrer une nouvelle mention de la paroisse. Un acte des années 1140 cite plusieurs chanoines à Guérande, ce qui fait de Saint-Aubin la plus ancienne collégiale du diocèse de Nantes. L'existence d'un collège canonial est confirmée, entre 1157 et 1189, par un acte de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers. Les textes restent muets jusqu'au début du XIVe siècle. En 1342, les chroniques indiquent que cinq églises de Guérande sont brûlées lors du siège de la ville par Louis d'Espagne. La collégiale est certainement touchée puisque trente ans plus tard, elle est encore l'objet de travaux. Vers 1372, des lettres d'indulgence de Grégoire XI lui sont accordées pour des « réparations » importantes à effectuer et pour « la nécessité de renouveler les calices, livres de chants et ornements dispersés du fait des guerres ». Les textes révèlent une nouvelle phase de reconstruction au début du XVIe siècle. En 1515, Léon X accorde des indulgences pour la reconstruction du clocher ou tour de l'église de Guérande. Le 22 avril 1523, un acte du roi de France, accorde 500 écus aux « gens d’église, bourgeois, manans et habitants de la ville de Guerrande » « pour convertir à la redifficacion de l'église de Saint-Aulbin de Guerrande ». En 1705-1706, un ouragan cause des dommages au clocher qui s'effondre. Une nouvelle tempête en 1785 abat une flèche de la collégiale. Au XIXe siècle, l'église est restaurée à plusieurs reprises. En 1802, la somme de 20 000 francs est allouée à une première campagne de travaux. L'essentiel de la dépense concerne le clocher. L'année suivante, une lettre anonyme du bureau de bienfaisance adressée au préfet évalue à 10 000 francs la réparation de l'église. Elle observe qu'il est intéressant pour la marine et le commerce que cette église soit entretenue, car son clocher sert de point principal de direction pour l'entrée des vaisseaux en Loire. Au début des années 1850, l'architecte Bourgerel propose une série de devis et de plans pour des travaux à effectuer. Faute de financement suffisants, il faut attendre 1859-1860 pour que débutent les travaux de restauration et de consolidation sous la maîtrise d’œuvre de l'entreprise Théophile Desforges, de Tours. Vers 1871, la façade ouest est reprise avec la modification de la tour de l'horloge. Elle est remplacée par une tourelle en encorbellement portant une flèche de style néogothique. Cette dernière, effondrée le 28 novembre 1876, est remplacée en 1884-1885 lors de la reconstruction de la façade ouest par l'architecte diocésain Eugène Boismen.
Datation des campagnes principales de construction : Moyen Age; 2e moitié 15e siècle; 15e siècle; 1ère moitié 16e siècle; 16e siècle
Source :
https://www.patrimoine.paysdelaloire.fr